Le médecin aliéné de Vincent Demers
Vous souhaitez découvrir de nouvelles plumes talentueuses ? Le médecin aliéné est né de l’esprit brillant d’un auteur canadien. Focus !
Aujourd’hui nous partons à la découverte de la plume déjantée de Vincent Demers.
On vous dit tout sur cet ouvrage captivant dans cet article.
Au sommaire :
- Les informations générales
- L’avis de la rédac’
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Le médecin aliéné : Les informations générales
Résumé de l’éditeur
Quelque chose a été franchi ou déclenché. Une sensation d’électricité statique vient allumer le lobe frontal du médecin devenu écrivain. C’est le déséquilibre, il perd la tête. Comme une sorte de mort, il erre de Montréal à New Delhi et de Buenos Aires à New York à la recherche d’instants de chaos, de vie à créer, d’une issue de secours. Il est l’itinérant le mieux nanti du monde.
Les frontières de la réalité et celles du livre s’effacent peu à peu à travers des rencontres et des histoires qui s’enchâssent pour repousser le néant comme les Mille et une Nuits. Le délire, contagieux, se transmet au lecteur. Le médecin s’embourbe dans l’écriture de son manuscrit, dans sa paranoïa positive et dans ses pensées en cercles, jusqu’au doute hyperbolique et à son arrestation préventive. Il est conduit à l’hôpital escorté des policiers.
Pour nettoyer son esprit, il doit y dériver un fleuve comme on nettoie des écuries.
Une citation marquante
Par obéissance ou par réflexe, je me suis mis à l’écoute. J’ai entendu le bruit d’une voiture qui s’éloignait. Au loin, je percevais le grondement sourd d’un train. Il striait l’air du bruit métallique de ses roues qui frottaient les rails en projetant des étincelles par intermittence.
À ce moment précis, j’étais en parfaite communion avec la ville.
Mes yeux se sont tournés vers ma droite, suivis par ma tête. J’ai vu les fenêtres en demi-lunes d’un hôtel qui s’élevait comme une échelle vers le ciel, qui semblait toucher la pleine lune enroulée dans les nuages.
Je voyais dans l’une d’elles la silhouette d’un homme qui regardait dehors, debout, sans bouger, par sa fenêtre qui n’était pas illuminée.
Parmi les centaines de fenêtres qui atteignaient le ciel, l’homme immobile semblait pensif, plongé dans une solitude absolue, immense, accrue par l’ensemble arrondi qui s’étirait en une longue perspective verticale.
On aurait dit qu’il s’était arrêté en montant l’échelle jusqu’à la lune et qu’il regardait une dernière fois, derrière lui, sa vie terrestre.
L’avis de la rédac’
Prétéritions, oxymores, hyperboles, métaphores… Toutes les figures de style sont réunies dans cet ouvrage inspiré de la vie de l’auteur.
Le début du livre reflète un désir de vie et d’autodestruction. Prise de stupéfiant, sexe sans sentiment, aventure professionnelle incongrue… La mélancolie et quelques causes de mal-être se profilent. Côté lecture, un arrière-goût de Nouvelles sous extasy se ressent également.
Notre médecin marginal préféré nous livre ici l’analyse de sa propre dépression. Ses réflexions tantôt lucides, tantôt logorrhéiques permettent une véritable immersion dans son esprit.
« Suivant les conseils de proches, je suis allé consulter une psychologue. Je devais entrer dans une catégorie de son manuel, à la page 161 ou 286, selon le nombre de critères positifs pour me faire correspondre à un diagnostic comme une caricature réductrice, une outrageuse simplification de la complexité de la vie d’une personne qu’on range dans des petites boîtes fixes pour se donner une langue commune, une langue pauvre et vidangée de sens. Je n’étais pas l’expression d’une seule page, j’étais un livre au complet qui prenait vie contre le néant et qui pouvait changer en une seule nuit dans une sorte de ressac et de marées. », dénonce-t-il par exemple au début de l’ouvrage.
De la dépression à la folie ?
En réalité, il s’agit d’un ouvrage emprunt de spleen. Comme un poète maudit, notre médecin dépressif s’appliquera à décortiquer les affres du monde absurde qui l’entoure. Franchissant les frontières et démystifiant de la même façon, sa propre maladie mentale.
Pour celui qui n’en a jamais ressenti les maux, le mot « dépression » est une notion complexe et floue. La plupart du temps, et aujourd’hui encore, elle est parfois perçue comme une faiblesse de l’esprit qu’il convient de combattre avec énergie et volonté. Il s’agit de « prendre sur soi », ne pas « s’écouter ». On va même jusqu’à parler de « lâcheté » en cas d’actes irréparables. Une « dépression » au sens météorologique du terme est une spirale descendante, ce qui est bien le cas ici.
Lorsque l’on ouvre le Larousse, le premier sens de la folie est la démence, le dérèglement mental. Où se situe la frontière entre le comportement d’une personne marginale ou différente et des troubles mentaux réels ? La dépression, pour beaucoup de personnes qui ne l’ont jamais vécue, est déjà difficile à comprendre, mais quand elle va dans les abysses d’une souffrance qui n’a pas de nom, elle est incompréhensible.
Je recommande particulièrement ce livre aux adeptes de romans psychologiques.
Note 4.5/5
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