La peau de chagrin : Une œuvre au programme du bac en 2023
ANALYSE | La Peau de chagrin est un roman de Honoré de Balzac. Ce livre a été publié en 1831 par Gosselin et Canel dans les Romans et contes philanthropiques.
Balzac, de son vrai nom Balssa, est né à Tours en 1799. Sur fond de récit fantastique, La Peau de chagrin traite de l’histoire d’un jeune homme sans le sous, idéaliste et désemparé qui a signé un pacte avec une puissance diabolique. Pourra-t-il échapper à la fatalité qui le guète ?
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La peau de chagrin : Les informations générales à connaître
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Résumé du livre
Raphaël de Valentin est un jeune marquis malchanceux, ruiné et solitaire, au bord du suicide. Il doit sa survie à un antiquaire, chez qui il trouve par hasard un talisman, une « peau de chagrin » censée exaucer le moindre de ses désirs. Désespéré par son odieuse vie, le jeune homme décide de céder aux caprices et aux excès. Il s’accapare la richesse et l’amour qui le fuyaient jusqu’alors. Mais chaque vœu exprimé rétrécit la peau de chagrin, et diminue l’existence de Raphaël. Vieilli, malade, il est terrifié par le pouvoir de cette peau qui emporte avec elle des fragments de sa jeunesse. L’usage inconsidéré qu’il fait de son talisman l’obligera à combattre sa nouvelle dépendance, pour éviter l’accomplissement de cette étrange et inquiétante prophétie. – Source : Babelio
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Des citations marquantes ?
Voici 5 citations courtes et simples à retenir :
- « Si tu me possèdes, tu posséderas tout. Mais ta vie m’appartiendra. Dieu l’a voulu ainsi. Désire, et tes désirs seront accomplis. Mais règle tes souhaits sur ta vie. Elle est là. À chaque vouloir je décroîtrai comme tes jours. Me veux-tu ? »
- « Nous avons tous la prétention de souffrir beaucoup plus que les autres. »
- « Toutes les infortunes sont sœurs, elles ont le même langage, la même générosité, la générosité de ceux qui, ne possédant rien, sont prodigues de sentiment, payent de leur temps et de leur personne. »
- « Paris sera toujours la plus adorable de toutes les patries! la patrie de la joie, de la liberté, de l’esprit, des jolies femmes, des mauvais sujets, du bon vin, et où le bâton du pouvoir ne se fera jamais trop sentir, puisque l’on est près de ceux qui le tiennent. »
- « Le sentiment que l’homme supporte le plus difficilement est la pitié quand il la mérite. La haine est un tonique, elle fait vivre, elle inspire la vengeance ; mais la pitié tue, elle affaiblit encore notre faiblesse. C’est le mal devenu patelin, c’est le mépris dans la tendresse, ou la tendresse dans l’effroi. »
Laquelle vous parle le plus ? Dites-le nous en laissant un commentaire.
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Trois personnages à connaître
Raphaël de Valentin : C’est le personnage principal. Il s’agit d’un jeune homme blond aux yeux bleus et aux traits efféminés. Victime d’une forme de misère sociale et affective, il s’enrichit grâce à la peau de chagrin aux dépens de sa vie.
Foedera : C’est une comtesse. Elle est décrite comme une femme égoïste et manipulatrice. En particulier vis-à-vis de Raphaël.
Pauline Gaudin de Witschnau : C’est la fille de Madame Gaudin, la logeuse de Raphaël. Elle est follement éprise de Valentin, qui ne cesse de la rejeter.
Les thèmes abordés par Honoré de Balzac dans La peau de chagrin
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Le fantastique selon Balzac
Le fantastique est le thème central de ce roman aux allures de conte oriental. Dans un cadre réaliste, un « cuir mystérieux » exauce les vœux de Raphaël de Valentin, non sans conséquences. C’est la peau de chagrin.
Balzac fait de l’objet mystique une description surprenante. En effet, c’est une description réaliste qui glisse vers le fantastique. Tout était bon pour percer les énigmes de la société et de la race humaine, y compris l’analyse du spirituel. « J’écris à la lumière de deux vérités éternelles, la monarchie et la religion », proclama-t-il à ce titre dans l’« Avant-propos » de La Comédie humaine.
Ainsi, la peau dispose de caractéristiques inhabituelles. Par exemple, une aura dorée lui donne un aspect surnaturel : « cette peau projetait au sein de la profonde obscurité qui régnait dans le magasin des rayons si lumineux que vous eussiez dit d’une petite comète ». C’est d’ailleurs cette aura qui a pour vocation de tenter le jeune homme d’une façon diabolique.
Le champ lexical du mystique et du religieux est omniprésent dans ce récit. Cela se manifeste par l’utilisation de mots comme : « Talisman, phénomène inexplicable, malheur… ». En obtenant de ce talisman, le héros passe donc involontairement un pacte avec le diable. Son destin est alors scellé.
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La vie parisienne en 1830
Dans cet ouvrage, Balzac dépeint le Paris de 1830. Cette période est particulièrement marquante sur le plan historique. Mais qui gouvernait la France en 1830 ? La période des Trois Glorieuses, ou révolution de Juillet, est une révolution qui s’est déroulée à Paris du 27 au 29 juillet 1830.
Durant cette période, une partie des parisiens s’est opposée à la politique très réactionnaire du gouvernement du roi Charles X. Louis-Philippe, « un prince dévoué à la cause de la révolution » devient alors « roi des Français » le . C’est le début de la Monarchie de Juillet. Il rompt ainsi, par ce titre, avec les 68 « rois de France » qui l’ont précédé. Le duc d’Orléans succède à son cousin Charles X, renversé par l’émeute. Il règnera pendant dix-huit ans.
Balzac dépeint les travers d’une société portée par l’argent et le pouvoir. Il décrit particuli
èrement la cupidité des plus hautes classes de la société de l’époque. En maître du réalisme, il met en lumière les turpitudes des gens de son temps. D’ailleurs, le réalisme balzacien se caractérise par la volonté de décrire la société avec le plus d’exactitude possible, donc avec une objectivité totale, sans idéaliser le quotidien et omettre les évènements de la vie courante.
Par ici pour en savoir plus sur la vie quotidienne sous le second empire.
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Une analyse philosophique de la quête du bonheur
La question du « désir » intéresse particulièrement Honoré de Balzac. Dans cet ouvrage, le désir apparaît comme la partie maudite de la condition humaine. Le roman pose la question de la satisfaction de nos désirs pour atteindre le bonheur.
Reconnaître le désir comme la chimère qu’il est et renoncer à la poursuite de sa satisfaction pourrait être une solution. Pourtant un paradoxe peut être mis en avant : le désir n’est-il pas ce qui constitue l’être humain ? Y renoncer pourrait s’avérer aussi irréalisable que le problème initial, soit, l’espoir de sa réalisation.
Cette thématique philosophique a été traitée par de nombreux penseurs à travers le temps. Par exemple, Platon, dans Le Banquet, diffuse le mythe des androgynes. Ce-dernier illustre l’idée que tout désir serait une poursuite désespérée d’un idéal. Selon lui, le désir serait l’origine des êtres humains et se cache derrière chacune de leurs actions.
Par la suite, Jean-Jacques Rousseau précisera l’impossibilité d’atteindre le bonheur par la satisfaction de tous les désirs. Il parvient à ce raisonnement en faisant la différence entre l’homme à l’état de nature et l’homme en société.
Dans son œuvre, Balzac se sert de la peau de chagrin comme un vecteur mortel d’accès au désir.
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Vous l’aurez compris, Balzac n’est pas qu’un simple romancier… Il est à la fois historien, sociologue, poète et économiste de la vie sociale. Il revisite l’expression « peau de chagrin » qui désigne, dans le langage courant, une chose qui se réduit irrémédiablement. Une subtile métaphore de la vie qui se fane durant notre inlassable quête du bonheur…
En outre, il se voit aussi philosophe, et s’intéresse, en toute logique, aux sciences occultes et aux diverses théories mystiques héritées du siècle des Lumières.
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À bientôt sur le blog.
0 Responses
Une de mes œuvres préférées de Balzac, avec la Recherche de l’absolu.
Des merveilles sur le plan littéraire !
Bonjour quelqu’un pourrait m’expliquer cette citation?
« Le sentiment que l’homme supporte le plus difficilement est la pitié quand il la mérite. La haine est un tonique, elle fait vivre, elle inspire la vengeance ; mais la pitié tue, elle affaiblit encore notre faiblesse. C’est le mal devenu patelin, c’est le mépris dans la tendresse, ou la tendresse dans l’effroi. »
Balzac affirme que le sentiment le plus difficile à supporter pour l’homme est la pitié lorsqu’il la mérite. Il suggère que la pitié peut être une émotion douloureuse et pénible pour celui qui en est l’objet.
L’auteur compare ensuite la pitié à la haine. Selon lui, la haine est stimulante, elle donne de la vitalité et inspire la vengeance. En revanche, la pitié a un effet destructeur, elle affaiblit encore davantage notre faiblesse. Balzac suggère que la pitié est un sentiment qui peut être néfaste, car elle peut enfoncer celui qui la ressent dans sa vulnérabilité.
Il utilise des expressions fortes pour décrire la pitié. Il la décrit comme « le mal devenu patelin », ce qui signifie que la pitié peut se transformer en une attitude hypocrite et condescendante. Il évoque également « le mépris dans la tendresse » ou « la tendresse dans l’effroi », pour montrer que la pitié peut parfois être teintée de mépris ou de peur, ce qui renforce son impact négatif.
Au plaisir.