Chronique : La salle d’attente de Fadéla M’Rabet
Notre nouveau partenaire, la librairie Ammareal nous propose de découvrir la salle d’attente de Fadéla M’Rabet.
Fadéla M’Rabet est née à Skikda en Algérie en 1935. Docteure en biologie, enseignante, femme de lettres et féministe, ses ouvrages ont été parmi les premiers dédiés à la condition des femmes en Algérie, juste après l’indépendance du pays.
La salle d’attente est un ouvrage magnifique qui invite à la réflexion. Découvrons-le ensemble.
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Les informations générales
Résumé
Entre autobiographie et essai, La Salle d’attente dépeint l’Algérie d’aujourd’hui, héritière d’un passé glorieux, dont le présent, fait d’espérances trahies et d’attentes toujours déçues, est accablant. À sa façon impressionniste, Fadéla M’Rabet plonge dans les souvenirs d’une enfance lumineuse dont la magie domine les souvenirs de la guerre grâce à l’amour inconditionnel de sa mère et de sa grand-mère qui lui ont donné tant de force. Puis elle s’interroge sur la triple aliénation dont souffre le peuple algérien : le pouvoir patriarcal, l’ancien pouvoir colonial, le pouvoir actuel qui, en maintenant la charia, renforce le patriarcat. Dans ce contexte, quel peut être l’avenir des femmes algériennes qui forment pourtant « la majorité de ceux qui maintiennent le pays debout » ? L’écriture poétique suit crescendo les sentiments de l’auteure, de la tendresse à la révolte, dans un cri de colère courageux. Un livre écrit à partir d’une nécessité urgente.
Une citation marquante
Toute littérature prend naissance dans une souffrance et l’on écrit pour s’en délivrer, la sublimer, lui donner une expression universelle, éventuellement en faire une arme.
Prix
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L’avis de la rédac’ : La salle d’attente de Fadéla M’Rabet
La petite rédac’ est toujours en quête d’auteurs inspirants. Grâce à notre librairie partenaire, nous pouvons nous focaliser ensemble sur la plume de Fadéla M’Rabet.
Avec La salle d’attente, l’auteure propose un essai court, incisif et surtout sans concession sur la société algérienne contemporaine. Femme avant de devenir féministe, elle s’interroge régulièrement sur les expériences qui ont façonné son identité. En militante, elle s’inquiète de la triple aliénation dont souffre, selon elle, le peuple algérien : à savoir, l’ancien pouvoir patriarcal, l’ancien pouvoir colonial et le pouvoir actuel qui renforce le patriarcat.
Dans cette rétrospective identitaire, elle analyse un pouvoir postcolonial qui a trahi le rêve d’une Algérie indépendante et raisonnée. Un fantasme remplacé par une Algérie corrompue et indigne de sa jeunesse d’intellectuels.
Plus tard, elle dévoile aussi le lien existant entre le pouvoir autoritaire et le patriarcat : « Actuellement, l’aliénation la plus féroce, celle qui frappe tous les esprits, l’esprit des hommes et des femmes, des enfants, se trouve dans l’idéologie du système patriarcal, qui ne supporte que le consensus pour maintenir l’ordre établi. Pour que la société reste régie par un chef à l’extérieur et son homologue, le père, à l’intérieur. », précise-t-elle.
Ce livre aborde des vérités qui dérangent. On peut le croire, La Salle d’attente représente la longue attente d’un peuple algérien manipulé et trahi par ses représentants politiques.
Dans une interview diffusée par 20 minutes, Fadéla M’Rabet précise le thème central de son écrit : « C’est l’attente, l’attente de la vraie vie, comme dit Rimbaud – une vie libre – depuis la nuit des temps. ».
Note : 5/5 – Une vraie pépite qui donne des pistes de réflexion sur la situation politico-sociale en Algérie !
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Encore merci à Ammareal pour ce grand moment de lecture.
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À bientôt sur le blog.